Stéphane Billerey

Encres vives

Exposition du 13 au 22 novembre

Ombres noires de ces corps déchiquetés qui hantent mon cerveau malade

Ce bébé sanguinolent arraché des entrailles de sa mère béton qui perce mon cœur

Le cri des femmes violées dans la nuit qui explose mes tympans

La folie meurtrière des hommes esseulés brandissant leurs armes comme des sexes tendus qui me fendent la poitrine

Ces enfants perdus englués dans l’immensité cette la toile électrique qui grille mes neurones

Ces vieux qu’on oublie trop vite car comme moi ils vont trop lentement et qui tremblent lorsqu’on le leur rappelle

Ces roitelets accompagnés de leur femme parapluie qui vont séduire ces princes malades de leur pouvoir au lieu de s’occuper de nous me fait trembler de rage

Ces hommes bruns qui finiront par se donner la main autour d’une terre grillée pour danser une ronde macabre me rendent fou

Ne pas leur donner la main, ne pas leur donner la main

Alors pendre un pinceau, un crayon, une pipette et puis divaguer en fonction de l’eau, de l’encre, de la craie et se laisser surprendre par l’aléatoire

Faire de ces simples geste une échappée belle qui permettra à l’encre de circuler dans les veines du papier, une encre vive

Né en 1964 sous le signe des Gémeaux Stéphane navigue depuis 25 ans dans les eaux vives de la peinture. Une carrière dans l’édition et la commercialisation des livres en France et à l’étranger et une expérience dans le domaine de la collecte de fonds à l’UNICEF lui ont permis de se nourrir des référents culturels et géopolitiques nécessaires à ses créations. La rencontre avec la peintre Cléa Vignando fut déterminante dans son parcours car elle lui a enseigné les outils permettant cette interprétation du monde.

Diagnostiqué il y a 7 ans de la maladie de Parkinson il cherche aujourd’hui à poursuivre sa création en contournant ce handicap qui abîme ses gestes avec un travail à l’encre et aux rouleaux.