VÉNIN-BERNARD Philippe

« Au départ, nous dit Philippe Venin-Bernard, c’est l’insatisfaction de faire de la peinture sans pétrir les volumes et celle de sculpter sans jouer des couleurs ». Cette insatisfaction lui propose un programme et il décide tout à fait arbitrairement de prendre un volume aussi simple qu’un cône et d’y superposer une peinture qui n’aurait aucun rapport. Le volume était abstrait et la peinture figurative. Ainsi vont naître les anamorphoses de l’artiste en 1986.

Il se choisit comme maîtres Dürer et Holbein et décide de visiter les villes de son cœur : Madrid, Venise, Paris. Il réalise ainsi de vastes constructions où sont représentés les bâtiments qu’il aime. Aussi, il regarde la mythologie et déforme ses grandes icônes. L’anamorphose est une déformation selon des règles géométriques très précises et, depuis Piero della Francesca, une manière de pervertir la perspective. Philippe Venin-Bernard construit des volumes avec de la toile et peint en s’éloignant des scènes et des figures tant son œil a intégré ces règles de déformation. Parfois, il construit en marqueterie des anamorphoses dont l’image se restitue dans un miroir. Maitre du trompe-l’œil, des œuvres monumentales se trouvent au musée de Toulon, au musée d’Issoudun, à Paris, au musée Galliera et celui de Carnavalet. En 1988, il réalise, au Centre Georges Pompidou, une importante installation sur le thème des châteaux du Bordelais. Il décède à 35 ans en 1995.