Aurel Cojan vient vivre à Paris en 1969, après avoir demandé l’asile politique. Sa première exposition à Paris se déroule en 1978, à la galerie Chevalier, suivie d’autres expositions, Galerie Ralph et Galerie Jacques Barbier.
Sa carrière est des plus atypiques. S’il expose régulièrement dans différentes galeries, si plusieurs institutions parisiennes possèdent ses oeuvres et si son pays reconnaît son importance, notamment en lui consacrant une rétrospective au Centre Culturel Roumain de Paris en 1999, Aurel Cojan reste farouchement indépendant. Il sait préserver, avec la plus grande insolence, et en payant le prix, une totale liberté, de vie et de peinture. Cette liberté est la grande vertu de son oeuvre.
Issue d’une tradition figurative à mi-chemin entre l’expressionnisme et abstraction, chahutée par la découverte de la grande peinture américaine et ses exemples de radicalité formelle, sa peinture, telle qu’elle s’est développée à Paris, se présente sous les dehors d’une “écriture” colorée où les signes figuratifs éclatent et se transforment presque entièrement en configurations abstraites. Cette écriture oscille entre une virulence inouïe, une sorte de “sauvagerie” picturale d’une puissance impressionnante, et la douceur parfois extatique, parfois mélancolique, des oeuvres sur papier, où la couleur se voile. Mais quel que soit son registre, une oeuvre d’Aurel Cojan se reconnaît à ceci que la peinture y semble une chose vivante.
Plusieurs collections publiques possèdent ses oeuvres : Musée National de Bucarest, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Fonds National d’Art Contemporain.