La vieillesse approchant, un peu par hasard ou désœuvrement il commence à dessiner, comme ça, sans conviction. Un jour qu’il est au souk il montre ses dessins à un ami : « C’est mon neveu qui a fait ça. », dit-il. Avec le temps il se prend au jeu et n’hésite plus à revendiquer son travail : « C’est moi qui les ai faits. Vous en voulez d’autres ? ». Dans un premier temps il dessine au stylo à bille au verso de feuilles usagées ou encore sur les versos vierges de notices d’entretien. Dans un second temps il abandonne le papier de rebus et choisit des cartons d’emballage plus épais. Avec un feutre noir il détoure d’un trait appuyé les silhouettes de ses figures. Son monde est peuplé d’ânes, d’oasis, de canards, de puits, de souks, de tapis, de palmiers, de murailles, les chèvres sont dans les arbres et les vieillards agitent leur canne vers le ciel. En 2014 Mohamed Babahoum est hospitalisé pour une pneumonie, suite à cet évènement il cesse pendant une longue période de parler. Il vit maintenant chez son fils. Malgré l’âge la fatigue et la maladie il n’arrête pas pour autant de peintre et dessiner.