PIGNON-ERNEST ERNEST

Du plateau d’Albion à Certaldo, de Charleville à Paris, de Naples à Alger, de Nice à Soweto, du Chili à la Palestine… Ernest Pignon-Ernest change les rues du monde en œuvres d’art éphémère. Certaines de ses images, notamment les fusillés de la Commune et son Rimbaud vagabond, reproduites à des centaines de milliers d’exemplaires, sont devenues de véritables icônes des temps modernes.

Précurseur, dès 1966, de ce que l’on nomme désormais le «street art», ses interventions métamorphosent, perturbent, révèlent les lieux et les événements qu’il a précisément choisis. Inscrits de nuit dans des contextes pour lesquels ils ont été conçus, ses dessins s’apparentent à des fictions surgissant par effraction dans le champ du réel et qui en bouleversent autant l’appréhension que les perspectives et les habitudes. Car il s’agit d’actions qui excèdent la simple exposition en extérieur, qui entendent susciter ou ressusciter, à la manière d’un poète voire d’un anthropologue, tout un jeu de relations complexes, enfouies, oubliées, parfois censurées. «Je ne fais pas des œuvres en situation, dit Ernest Pignon-Ernest, j’essaie de faire œuvre des situations.»