TÉLÉMAQUE Hervé

Hervé Télémaque naît à Port-au-Prince, le 5 novembre 1937. En 1957, il quitte Haïti pour New York et s’inscrit à l’Art Student’s League où il étudie avec Julian Levi, jusqu’en 1960. Durant son séjour aux États-Unis, il s’est simultanément nourri de l’expressionnisme abstrait alors régnant et du surréalisme tel qu’il a été réinterprété et exploité par les artistes américains, notamment sous l’influence d’Arshile Gorky. Mais c’est dans les préceptes du Pop’Art qu’il va véritablement trouver sa voie bien particulière. Il vient en France en 1961 et s’installe à Paris. Il y fréquente les Surréalistes, sans adhérer formellement au groupe.

Télémaque entend composer son propre vocabulaire plastique. Dans ses tableaux se retrouvent des objets usuels : cannes blanches, chaussures de tennis, tentes de camping. Il participe à l’aventure de la “Figuration narrative”, celle d’artistes comme Klasen, Monory, Rancillac, Fahlström, que le critique Gérald Gassiot-Talabot réunit en 1964 dans une exposition intitulée “Mythologies quotidiennes”.

Après une longue période où il pratique exclusivement le collage et l’assemblage, Télémaque est revenu au cours des années 80 à la peinture et au dessin. Dans le tableau comme dans la sculpture, il s’agit de rendre surprenants les choses ou les objets banals, d’ouvrir des possibilités de sens multiples à des icônes ou des bribes d’icônes, à l’origine, univoques.

À partir des années 90, Télémaque continue ses recherches au travers des dessins au fusain et d’étonnants bas-reliefs où la scie-sauteuse remplace le crayon. Marqué sans doute par le souvenir du Vaudou qui régnait dans son île, il pratique sa propre magie mélangeant du marc de café aux pigments de couleurs pour donner à celles-ci une lourdeur sensuelle.

À la suite de plusieurs séjours en Afrique, Télémaque réalise une série de peintures intitulée Trottoirs d’Afrique.