En 1933, les travaux d’Hans Bellmer, et particulièrement ses Poupées, sont apparentés à de l’«art dégénéré » selon les nazis qui viennent d’arriver au pouvoir. En 1938 Hans Bellmer décide de s’installer définitivement à Paris où il prend part pendant quelques années aux expositions surréalistes. Au début de la Seconde guerre mondiale, Hans Bellmer est emprisonné au Camp des Milles avec les artistes Max Ernst, Springer et Wols.
Des années 1930 jusqu’à sa mort, Bellmer travaille presque exclusivement à partir d’images érotiques toujours féminines, souvent à partir d’un corps de femme battue.
L’œuvre d’Hans Bellmer est très souvent apparentée au lexique de la perversion, à tort. Ses travaux restent avant tout de précieux témoignages poétiques du surréalisme, dans ce qu’il a de plus extrême certes.
Issue d’une tradition figurative à mi-chemin entre l’expressionnisme et abstraction, chahutée par la découverte de la grande peinture américaine et ses exemples de radicalité formelle, sa peinture, telle qu’elle s’est développée à Paris, se présente sous les dehors d’une “écriture” colorée où les signes figuratifs éclatent et se transforment presque entièrement en configurations abstraites. Cette écriture oscille entre une virulence inouïe, une sorte de “sauvagerie” picturale d’une puissance impressionnante, et la douceur parfois extatique, parfois mélancolique, des oeuvres sur papier, où la couleur se voile. Mais quel que soit son registre, une oeuvre d’Aurel Cojan se reconnaît à ceci que la peinture y semble une chose vivante.
Plusieurs collections publiques possèdent ses oeuvres : Musée National de Bucarest, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Fonds National d’Art Contemporain.