La sculpture m’a permis de ramasser toutes les lumières du monde, quant à ma peinture, elle est l’ombre de mes sculptures.

Le premier mot qui me vient à l’esprit lorsque je pense à la peinture de Serge Plagnol, et plus encore lorsque je me trouve confronté à elle, est le mot de “célébration”.

La subjectivation induit dans la pratique picturale est un moyen de singulariser la diversité des choses, de la nature et des histoires humaines.

Comme un dés roulant on tombe dans le monde, ce que certains nomment “identité” ou “racine” n’est que des hasards nuageux. J’ai les yeux de mon père et le sourire de ma mère, le discours des autres collés à l’arrière de mes gencives. Dans mes veines coulent des ombres liquéfiées de ce que j’ai vu, ce que j’ai vécu, trop chétives pour devenir des mots, des images. Je fais partie de cet univers qui est la mosaïque des fragments d’énergie vibrante matérialisée ou spirituelle. Les fragments tels que nous sommes ne s’embrassent que par les ruptures et les blessures. Le collage est une manière d’être.

4 artistes simples et inventifs, au style parfaitement identifiable, et qui montrent la puissance de la peinture pour exprimer le monde. Chacun à sa manière explore l’univers qui est le sien souvent avec tendresse. Tous les 4 sont de vrais génies autodidactes.

Ma recherche de couleur s’exerce sur un autre territoire. J’en mesure le risque décoratif mais ce que je cherche va bien au-delà. La couleur est devenue matière, avec des teintes vives, fluorescentes et parfois même des paillettes. Je cherche à ce que chaque toile propose des tensions lumineuses particulières, des espaces mentaux, profonds, où les ombres elles-même sont des lumières.

L’Histoire se déchaîne, les désordres politiques s’amoncellent. Le désarroi qui gagne du terrain a-t-il submergé le désir même de création? Que peut l’Art face à cette situation ? Que peuvent les artistes ?

Vivre à tire-d’aile, c’est accepter que la finitude de notre vie nous oblige à lui donner du sens.

Devant tes dernières pièces, j’ai l’impression joyeuse que ces sculptures t’échappent. Parce que maîtrisées, elles sont bouquet et gerbe de tensions plastiques de sens résolus : figures épanouies et d’une vie où les épreuves ont été surmontées.

Ma peinture est liée tout autant à un goût irrépressible de l’assemblage et de la collecte qu’à l’attrait du lointain : cueillir, saisir des morceaux d’instants dans des petits carnets, sur des feuillets libres, laisser fermenter cela jusqu’à ce que l’imaginaire jaillisse dans la magie d’inconscients assemblages.

Pour l’exposition de Marie Rauzy au Château de Villandry au printemps 2024, il est apparu évident qu’un livre faisant le point sur son travail s’imposait. Le renouveau de sa peinture, ses voyages nombreux au Japon et en Chine, la mise en jeux de techniques nouvelles, son travail pédagogique… seront autant de sujets évoqués. Et bien sûr sa peinture, où se combinent classicisme et irrévérence, témoignant que Marie Rauzy, même si elle prend la vie à tire-d’aile, construit une œuvre dont on peut aujourd’hui mesurer l’importance.

Trois artistes de génération différente, Louise Narbo, Stéphane Léage et Dominique Mérigard, sont liés par leurs racines à l’Algérie et à sa guerre. Depuis deux ans, ils ont mis en commun une réactivation de leurs images de famille, ce qui leur permet d’assumer ces si sensibles Legs d’Algérie qui seront exposés pour le 7e Festival Fictions Documentaires organisé à Carcassonne par le GRAPH. Christian Gattinoni en étant le conseiller artistique.

Une association inédite de trois artistes majeurs de la scène contemporaine au langage puissant et inspiré et néanmoins ancrés dans leur patrimoine et dans leurs traditions respectives. Un parcours qui se propose de mettre ensemble la profondeur de l’âme shintō du Japon et la tradition shamanique du Kazakhstan à travers des créations originales. Trois artistes qui se répondent dans une commune inspiration où le Cosmos tient la première place.

Comme le dirait Baudelaire, “la nature est son temple”, celui où mille figures de métaphore dansent, jouent et se métamorphosent, baignées ans les tons si particuliers de sa palette et font de son œuvre une élégie joyeuse.

Une nuit sur l’eau noire, face à « Iddu »,
Le volcan qui gronde comme un lion,
J’ai touché ce point de silence où les humains s’inclinent
Devant l’abîme qui défaille.

Le feu des bronzes, la fulgurance du numérique, les tensions dans l’atelier, l’oeil au bout de la main. Le coeur comme la clef d’une figure, et voilà l’oeuvre ! Ici, il n’y a pas d’oracle et, comme en tout ce qui tient la spiritualité, la réponse est dans la question même que ne cesse de nous poser les figures de Bouman.

Jean-Charles Sankaré ne s’est jamais dit artiste, mais il a toujours eu besoin de peindre, de peindre à l’huile des figures qui l’entêtent et qui, certainement, évoque une vie tumultueuse aujourd’hui apaisée.

S’approprier la lumière, toucher l’arc-en-ciel… Une approche poétique, métaphorique qui a su guider Akira Inumaru dans son processus créatif. Celui qui voit dans la lumière l’origine de la couleur, l’origine de la vie n’a de cesse de l’explorer par différents procédés.

Mêlant le tragique et le comique, le nostalgique et l’ironique, tout avec une pointe d’humour et de liberté, l’artiste réussit à se venger de la fragilité de la condition humaine, étant en cela une source de référence pour les jeunes générations.